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BDIDU Blog Actualités juridiques Droit Immobilier et Droit de l'Urbanisme par Christophe Buffet Avocat Spécialiste en Droit Immobilier et Droit Public Tél. 02 41 81 16 16 - Page 2417

  • Un exemple de bilan coûts-avantages

    Dans cette décision du Conseil d’Etat du 26 avril 2006 qui comporte en outre le rappel du principe selon lequel il n'appartient pas au Conseil d'Etat, statuant au contentieux, de se prononcer sur l'opportunité du choix de tracé d’une route :

     

    « Considérant qu'une opération ne peut être légalement déclarée d'utilité publique que si les atteintes à la propriété privée, le coût financier et, éventuellement, les inconvénients d'ordre social ou l'atteinte à l'environnement et à d'autres intérêts publics qu'elle comporte ne sont pas excessifs eu égard à l'intérêt qu'elle présente ; qu'il ressort des pièces du dossier que le projet de déviation de la RN 89 entre Rochefort-Montagne et Saint-Pierre-Roche, tel que modifié pour tenir compte des observations émises par la commission d'enquête, notamment par l'aménagement de carrefours, permettra d'accroître la sécurité des déplacements routiers sur cet axe, d'une dangerosité avérée ; que ce projet permettra en outre de réduire et de fiabiliser le temps de parcours, notamment pour la desserte de Clermont-Ferrand, par un tracé plus court évitant les zones urbanisées ; que le coût financier de l'ouvrage n'est pas excessif eu égard aux améliorations qu'il apportera ; que, si la voie actuelle sera seulement déclassée en route départementale sans pour autant disparaître, le maintien de deux routes sur des tracés proches se justifie par l'usage distinct auquel elles sont chacune destinées et ne présente pas un coût budgétaire excessif eu égard à l'intérêt du projet de déviation, au vu des estimations de trafic confirmées par de récentes études ; que, si l'association requérante soutient que l'ouvrage projeté aurait des conséquences dommageables sur l'activité commerciale et agricole et sur le tourisme local, elle n'apporte aucun élément de nature à permettre d'apprécier le bien-fondé de ces allégations ; qu'en ce qui concerne les conséquences sur l'environnement et sur la qualité de vie des riverains, notamment en termes de nuisances sonores, il ressort des pièces du dossier qu'eu égard tant à l'intérêt de l'opération qu'aux précautions prises pour la préservation de l'environnement et aux mesures correctrices, relatives notamment à la protection contre le bruit des quelques habitations situées à proximité, ces inconvénients ne sauraient être regardés comme excessifs et ne sont dès lors pas de nature à lui retirer son caractère d'utilité publique ; qu'ainsi, le moyen tiré du défaut d'utilité publique du projet doit être écarté ;

     

    Considérant qu'il n'appartient pas au Conseil d'Etat, statuant au contentieux, de se prononcer sur l'opportunité du choix de tracé de la déviation de la RN 89 entre Rochefort-Montagne et Saint-Pierre-Roche ;

     

    Considérant que le détournement de pouvoir allégué n'est pas établi ;

     

    Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que l'association requérante n'est pas fondée à demander l'annulation du décret attaqué ; que, par suite, les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, la somme demandée par l'ASSOCIATION POUR LA REDEFINITION DE LA DEVIATION DE LA RN 89 AU DROIT DE SAINT-PIERRE-ROCHE pour les frais exposés par elle et non compris dans les dépens ».

     

     

     

  • Intrusion du bailleur dans les lieux loués et vie privée

    Le bailleur ne peut faire visiter les lieux loués sans l’accord du locataire, car il commet alors une violation de la vie privée :

    « Vu l'article 9 du Code civil ;

     

    Attendu que chacun a droit au respect de sa vie privée ;

     

    Attendu, selon l'arrêt attaqué (Nîmes, 21 septembre 2000) que Mme Y... a donné en location, le 31 août 1995, un appartement à Mlle X... qui lui a remis un chèque au titre du dépôt de garantie ;

     

    que Mlle X... a, le 25 mars 1996, assigné Mme Y... en paiement d'une somme à titre de dommages-et-intérêts, soutenant que, contrairement à leur accord, elle avait remis prématurément à l'encaissement le chèque qui avait fait l'objet d'un rejet et saisi les services de police ; qu'elle avait falsifié la mention du bail relative à sa durée et qu'elle s'était introduite, sans son autorisation, dans les lieux loués pour les faire visiter ;

     

    Attendu que pour débouter Mlle X... de sa demande, l'arrêt retient que Mme Y... ne conteste pas avoir fait visiter les locaux loués à un candidat à la location le 4 septembre 1995, sans avertir Mlle X..., que cette attitude n'apparaît pas constitutive d'une faute à l'origine d'un préjudice de cette dernière dans la mesure où aucune intention de nuire ou autre faute de la bailleresse n'est démontrée, la location devant durer quelques semaines et la visite ayant été effectuée quatre jours après la conclusion du bail, les lieux étant vides d'occupation et la visite n'ayant donné lieu à aucun "effet" particulier ;

     

     

    Qu'en statuant ainsi, alors que l'atteinte au respect de la vie privée ouvre droit à réparation, la cour d'appel, qui a constaté que Mme Y... avait pénétré dans le domicile de Mlle X..., sans autorisation, a violé le texte susvisé ».

     

    (Cour de Cassation 25 février 2004)